La pensée positive Faites le test du verre d’eau à demi rempli. Vous le voyez à « moitié plein » ou à « moitié vide »? La pensée positive, également connue sous le nom de « méthode Coué », vous persuadera du côté à « moitié plein » du verre, tout est une question de point de vue… En quoi consiste cette technique de visualisation positive de l’existence? Dépasser les schémas simplistes… La pensée positive est souvent tournée en caricature et réduite à sa plus simple expression du « positiver tous les matins devant sa glace et ça ira mieux ». « Les recettes qui consistent à vous persuader qu’il suffit de transformer les pensées négatives en pensées positives sont totalement inefficaces puisqu’elles n’agissent pas en profondeur. Aussitôt exprimées, aussitôt oubliées », affirme Michèle Declerck , psychothérapeute et sophrologue. La pensée positive ne consiste pas à voir du jour au lendemain la vie en rose alors qu’on broie du noir. « On ne change pas les pensées négatives en positives mais on apprend à les moduler en quelque chose d’autre, on ouvre le champ des possibles », explique la spécialiste. Le rôle des images La visualisation tient une place importante dans le fonctionnement de la pensée positive. « Il faut laisser venir à soi des images agréables qui sécurisent. Changer des visions chargées de violence en pensées agréables », analyse la sophrologue. un long travail sur soi est à réaliser pour vaincre ses angoisses au quotidien. « Une personne souffrant d’une peur incompressible de l’avion, redoutant le crash à chaque vol, ne va pas voir s’envoler ses frayeurs en un claquement de doigts. Le rôle de la pensée positive n’est pas d’effectuer un virage à 180 degrés en essayant de lui dessiner un idéal sans problème. Il faut travailler avec le patient pour lui démontrer qu’il existe d’autres alternatives que le crash. On fera pour cela une simulation de voyage. Des images familières de confort aérien lui viendront à l’esprit et son angoisse diminuera », développe la psychothérapeute. De nouvelles perspectives La pensée positive apprend à s’ouvrir aux autres. A trop rester replié sur soi, on ressasse les mêmes peurs, les mêmes pensées. L’immobilisme gagne du terrain pour faire obstacle à une vision de l’existence enrichie d’une ouverture sur l’extérieur. « les angoisses ont tendance à prendre des proportions démesurées dès lors que l’on reste centré sur soi-même. Trop de nombrilisme n’est pas bon pour le moral, souligne Michèle Declerck. Il faut arrêter de s’observer en permanence, prêt à s’alarmer à la moindre manifestation suspecte de son corps. Stopper l’analyse de ses mouvements pour vivre un peu plus. Avoir la curiosité d’aller vers les autres permet de prendre une distance par rapport à soi-même, de relativiser et de s’oublier pour laisser tout un champ d’images nouveau s’infiltrer ».