Janvier 2006
Il arrive un moment où la question n'est plus de continuer à accumuler de nouvelles connaissances,
de nouveaux discours, d'autres théories encore; tout à coup il s'agit de trouver, avec sa passion, son
désir, son instinct, un point fixe d'où l'on puisse maîtriser les choses. La question n'est plus de
l'origine des choses et de leur fonctionnement; la question urgente devient soudain celle du sens de
ces données...
On fait alors l'expérience que ce point vers lequel tout converge, ce centre de la signification de toute
chose accessible à la connaissance, ce n'est pas par un effort d'énergie qu'on y accède, au contraire:
toute attitude active d'acquisition de connaissances doit céder le pas à une paisible attitude de
contemplation, d'écoute, de vision, de descente en soi.
Cette seule chose essentielle, on ne peut pas la forcer, c'est une rencontre, quelque chose qu'on
trouve sans le chercher.
Le sens de toute choses, on ne peut l'inventer; la raison dernière des choses, on ne peut la fonder
sur la raison: lorsque l'on rencontre cet essentiel, on a le sentiment d'une unité dernière, suprême,
le sentiment d'avoir trouvé ses repères, son équilibre intérieur, où tout questionnement est
désormais inutile.
L'unique chose qui soit essentielle est enfin trouvée. Et à partir de cette chose, il est enfin permis de
vivre.
Autrement dit.....janvier 2006