Il n’existe pas de recette miracle pour guérir d’un chagrin d’amour. Des
larmes à la rage, on finit par trouver le chemin de la guérison. L’important,
c’est de se donner du temps!
Voilà, c’est fait, vous êtes seul(e). Après des mois de tension, de
disputes, de mots blessants, de silences trop lourds, vous avez fermé la porte
derrière lui(elle) ou bien il(elle) s’est éclipsé pendant votre absence. Un
nouvel épisode de votre vie commence. Pour certains(es), il débute avec un
soupir de soulagement, pour d’autres, avec les larmes. Mais dans tous les cas,
vous devrez faire face à l’avenir. Un avenir dont vous ne savez que penser,
habituée que vous êtes de réfléchir à deux, pour deux. Qu’allez-vous faire de
votre célibat retrouvé et, surtout, par quelles étapes allez-vous passer avant
d’être totalement guéri(e) de lui(elle)?
«J’ai cru que je ne sortirais jamais de ma peine d’amour,
s’exclame Isabelle. Je crois bien qu’à moi seule j’ai cumulé toutes les gaffes
à ne pas faire quand on vient de se séparer. Il m’est même arrivé de proposer à
mon ex-mari toutes sortes de compromis pour reprendre la vie en commun, alors
qu’il vivait depuis un an avec une autre femme !» Après une rupture, on
vit un incroyable désordre des sentiments. C’est valable pour les deux
partenaires, mais c’est pire pour la personne qui a été abandonnée ou qui n’a
pas pris la décision de la séparation. On passe par une multitude de
comportements et d’agissements qui, tous, ont pour objet final de nous
permettre de nous détacher de l’autre, de digérer notre peine et, doucement, de
prendre le chemin de la guérison. Une peine d’amour ne se règle pas en deux
mois. On parle plutôt d’un minimum de un à trois ans. Cela peut paraître long,
mais c’est la condition pour retrouver son équilibre. «Au début, poursuit Isabelle, je m’étourdissais. Je
sortais avec mes copines célibataires, on se couchait tard, on passait des fins
de semaine à faire la fête. Après des mois de tourmente, ça me faisait du bien.
Ensuite, j’ai connu une longue période de solitude. Je ne voulais voir que ma
meilleure amie et ma famille!»
Quand on vit un chagrin d’amour, la mélancolie n’est jamais bien loin.
Ainsi, les anniversaires (le nôtre, le(a) sien(ne), celui de notre rencontre ou
encore les soupers d’amis ou de famille nous donnent le vague à l’âme. Et que
dire de ces retours solitaires à la maison, de ces repas en tête-à-tête avec
soi-même ou avec la télévision? Il arrive que ce soit si insupportable que l’on
finisse par poser des gestes étranges. «Un
soir, je n’en pouvais plus, je voulais le revoir. Alors, je suis allée dans les
endroits que nous fréquentions ensemble, j’ai demandé de ses nouvelles à ses
amis. Ils m’ont dit qu’il venait à l’occasion, mais qu’il n’était plus seul. Ça
m’a donné un coup!» Dans le complexe domaine des sentiments
amoureux, il est difficile de dire ce qui est bon ou non pour l’un ou pour
l’autre. Certains ex-conjoints vont se fréquenter et avoir, à l’occasion, des
relations sexuelles. Quand on est vulnérable, le risque est grand de faire une
dure rechute après s’être illusionné quelque temps. Par contre, pour d’autres,
ces ultimes heures en commun viendront confirmer le bien-fondé de la
séparation.
Qu’on le veuille ou non, on ne peut éviter les émotions. Il faut se
permettre d’avoir de la peine, de ressentir de la colère; ça fait partie du
processus de deuil. Les thérapeutes recommandent de verbaliser le plus possible
la situation. Tant pis si on a l’impression de radoter et d’ennuyer ses amis.
C’est bien plus grave de nier ses émotions et de dire que tout va bien quand ce
n’est pas vrai! Ça ronge le coeur. Pour s’en sortir, certaines personnes vont
choisir de rencontrer un psychologue ou de tenir un journal. Tous les moyens
sont bons. Il y a ceux qui coupent définitivement les ponts, déménagent,
changent de ville et de numéro de téléphone. Mais vous êtes peut-être de ceux
qui détestent les grands changements, si tel est le cas, essayez de poursuivre
le même genre d’existence. Vous vous sentirez moins perdu(e) si vous avez le
même travail, les mêmes loisirs ou le même lieu de vie. Donnez-vous le droit de
faire des erreurs et, si possible, prenez des décisions à court terme.
Parfois, il faut composer avec la gentille pitié de la famille et des amis
qui, attristés de votre sort, se mêlent de vouloir vous présenter un(e)
charmant(e) célibataire. C’est sympa, mais si cela vous agace, dites-leur que
vous n’êtes pas si pressé(e). La peur de la solitude peut conduire une personne
à nouer prématurément une nouvelle relation amoureuse; ne tombez pas dans ce
piège! Pensez à vous, dorlotez-vous, accordez-vous le temps qu’il faut pour
guérir et, un jour, vous serez prête pour un nouvel amour.